Au début des années 1990, Drexciya, un duo de la techno basé à Détroit et composé de James Stinson et Gerald Donald, a imaginé un royaume sous-marin peuplé d’enfants de femmes enceintes qui avaient été jetées par-dessus bord ou avaient sauté volontairement dans l’océan pendant la traite transatlantique des esclaves.
Le mythe fondateur de Drexciya a inspiré de nombreux artistes, parmi lesquels Ayana V. Jackson qui, dans cette exposition, donne vie à une aquatopia sacrée, féministe et immersive dans laquelle les esprits de l’eau africains du Sénégal à l’Afrique du Sud aident à mettre au monde et protègent les Drexciyans. Jackson demande que l’on considère l’histoire brutale qui jette des êtres à la mer tout en envisageant simultanément un monde de femmes puissantes et fortes. En utilisant son propre corps pour faire passer son message, Jackson s’implique activement à découvrir ce qu’aurait pu signifier faire partie des deux millions de prisonniers estimés qui ne sont jamais arrivés sur la terre ferme. Que pensez-vous que les Drexciyans voient lorsqu’ils se tournent vers nous?
Ayana V. Jackson
Née dans le New Jersey (1977) avec une famille adoptée au Ghana, Ayana V. Jackson vit et travaille entre Brooklyn, Johannesburg, et Paris. Ses photographies collectionnées et exposées autour du globe sont reconnues pour la dextérité avec laquelle elle fait face à la racialisation et à la sexualisation des corps noirs. Cette exposition présente la première incursion de l’artiste dans la vidéo et l’animation, sa première exposition monographique en musée, et la première présentation de son ensemble de travaux le plus récent. Elle s’y écarte des pratiques passées dans le cadre desquelles elle louait ou portait des costumes historiques pour interroger des archives photographiques. Pour Des profondeurs, elle a travaillé avec des collaborateurs de tout le continent africain pour concevoir sur mesure chaque vêtement et créer un monde spéculatif.
Karen E. Milbourne, conservatrice principale
Le financement majeur pour Des profondeurs: Dans le sillage de Drexciya avec Ayana V. Jackson vient de la Smithsonian American Women’s History Initiative avec un soutien supplémentaire généreux de la Warhol Foundation. Nous sommes reconnaissants à la Mariane Ibrahim Gallery pour leur engagement et générosité.
Liste de références des expositions
Toutes les œuvres proviennent de la collection de l’artiste, avec l’aimable autorisation de la Mariane Ibrahim Gallery, et ont été produites entre 2018 et 2022. Sauf indication contraire, il s’agit de tirages pigmentaires d’archives sur papier German Etching.
Avis de contenu
Veuillez noter que les œuvres d’art incluent de la nudité et que les odeurs utilisées dans les installations pourraient contenir des allergènes.
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